Le Contact Humain

Dans le monde des souris, l'agressivité et la furtivité est presque exprimée comme étant une fatalité chez les souris issues de sauvetage ou d'animalerie. En d'autres termes, lorsque qu'une personne a des problèmes de comportement avec sa souris aux origines "douteuses", on lui répond que c'est normal, on ne cherche pas plus loin. Par contre, lorsqu'une souris "de lignée" a le même comportement, elle sollicite un intérêt et un questionnement véritable.

Il faut dire que, chez les souris, comme chez d'autres animaux, le caractère des parents influencent celui des petits. Pour être plus clair, une maman trouillarde transmettra sa peur de la main à ses petits. Ce qui est parfaitement normal. Et c'est pourquoi les éleveurs impliqués refusent de reproduire une souris craintive ou agressive.

Je tiens cependant à préciser que chez les souris, comme chez les autres animaux, la peur et l'agressivité a toujours un raison. Aucun animal ne nait "méchant". Il s'agit, pour la plupart du temps, de trouble du comportement engendré par un environnement inadapté, une situation stressante, une douleur, ou un malêtre quelconque. Jamais un animal ne mord sans raison.

Ici, 4 souris sur 5 sont "d'origine douteuse". Les parents de Kéa viennent d'animalerie, pareil pour ceux de Fuse. Et Glissade, qui est la mère de Yuffie, vient d'un élevage de souris alimentaire pour reptile. Seule Métys, qui vient d'un particulier, a des parents d'origine sûre et en très bonne santé physique et mentale. Je peux même ajouter qu'avant leur arrivée ici, seule Kéa et Métys étaient manipulées quotidiennement. 

A son arrivée ici, Kéa était parfaitement à l'aise avec la main. Une vraie pile électrique qui se respecte. Elle sautait même dessus pour me laisser aucune chance de lui échapper. Elle adorait ça. Aujourd'hui, elle a perdu de son énergie, mais fait tout de même la course avec ses copines pour être en haut de mon bras avant les autres.

Fuse, elle, défendait sa mère et sa soeur en sautant tout d'un coup vers mes doigts pour les pincer et repartir en arrière. Elle ne m'a jamais mordue à sang, mais ca reste surprenant. A force de patience et de douceur, avec des gestes et un environnement approprié, elle a fini par comprendre que je ne lui apportais que des bonnes choses. Mieux ! Elle a fini par me considérer comme un membre du groupe. Elle monte sur mes doigts comme elle en a envie.
Métys a toujours été la même joueuse, à ne jamais poser les pattes arrières sur ma main. Par contre, je peux la prendre comme je le souhaite. Elle ne cherche même pas à s'échapper.

Glissade, à son arrivée, connaissait très peu de chose : contact humain compris. Elle m'a donc découverte en même temps qu'elle découvrait la roue, les cachettes, le foin, et j'en passe. Elle est vite devenue accro à cette main si amusante. Même si au début elle s'en méfiait, elle a fini par me réclamer à chacun de mes mouvements, me suivant le long du terrain de jeu ou de sa cage pour que je la prenne. A présent, c'est toujours la premier à sauter dans ma main, puis à monter jusqu'à mon épaule. Petit à petit, je peux même la caresser sans qu'elle ne bouge. Elle apprécie de plus en plus.
Yuffie, elle, était au départ très craintive. Je me souviens lorsque j'avais été la chercher, j'avais mis près de 20 minutes pour réussir à la coincer et la mettre dans ma boîte de transport. Par la suite elle criait avant même que je ne la touchais et se cachait derrière les autres. Là, je dois dire que le comportement de sa mère a été ce qui m'a le plus aidé. Plus curieuse que craintive, elle suivait son exemple pour voir si par hasard il n'y avait pas une chose intéressante plus loin. Aujourd'hui, elle est seconde, avec Kéa, pour monter sur ma main. Elle a même un plus, puisqu'elle me fait la toilette de temps à autre (une manière de me dominer).

Même Boubou que j'ai en FA, venant du même endroit que Glissade. Lui est la seule souris territoriale que j'ai eu depuis le début de mes expériences avec ces petites puces. Mais il ne m'attaque pas pour autant. Il se contente de me provoquer en me mordillant un peu lorsque je lui présente ma main. Ce sont des mordillements qui ne font pas mal du tout. Et bouger ma main suffit à le dissuader de recommencer.

 

Pour toutes les souris, je procède de la même manière. Je ne les force au contact que si c'est nécessaire (soin, nettoyage de cage, etc.). Le reste du temps, je me contente de mettre ma main dans le terrarium et d'attendre. Viennent celles qui le veulent. Grimpent celles qui le veulent. Sortent celles qui le veulent. Lorsqu'on me mordille ou qu'on me tire l'ongle (parce que ca à l'air bon les ongles !), je pousse du doigt la souris responsable. Sans aucune brutalité. Il faut garder en tête que les souris réagissent davantage à l'odeur qu'à la vue, donc une main qui sent bon le fromage sera pour elles du fromage. Pareil, une main qui sent une autre souris sera un intrus. Il faut donc faire attention à ca.


Mais pour les souris, comme pour les autres animaux, la patience, des comportements adaptés, et un environnement serein fera des miracle. A partir du moment où on se remet en question sans se frustrer, il n'y a pas de raison. Avoir des liens particuliers avec une souris est parfaitement possible. Plus encore lorsqu'on a un mâle qui, par nécessité, vit seul. Une fois encore, ce sont les idées reçues qui font le plus de mal.

"Mais descend ta main ! Je veux monter mwa !!"