Murmures de Pyria. C'est une drôle de nom pour un blog, n'est-ce pas ? Cela me vient de très loin, d'un souvenir, hélas triste, d'où nous avons fait une promesse.
Pyria a été mon premier animal, le premier à faire partie de ma nouvelle vie, et à confirmer notre couple, à Zhomme et à moi. Pyria a été la première à accuser mes erreurs et mes problèmes de ce temps-là. Pyria a été une calopsitte, un de ces nouveaux animaux de compagnie encore bien méconnu et qui subit l'ignorance de l'humain.
Elle a été un craquage en animalerie, à l'époque où je ne connaissais pas leur arrière boutique. Elle nous avait touchés, Zhomme et moi, derrière sa parois en plexi, à essayer de communiquer avec nous. Elle avait retenu notre attention. Petit oiseau très intelligent, pour qui on s'était brisé le coeur plusieurs fois en s'éloignant d'elle. Un être aussi beau qu'elle ne pouvait pas rester en vitrine bien longtemps. Et pourtant, en deux semaines, elle n'avait pas bougé. On revenait sans cesse rien que pour la voir elle, espérant à chaque fois ne pas la retrouver. Mais en vain. Alors, finalement, nous l'avons prise avec nous.
Pyria nous a fait connaître son espèce : attachante, intelligente, affectueuse, capricieuse et criarde pour qu'on ne l'oublie pas. Il a été difficile, au début, de comprendre son comportement et de réagir à ca correctement. C'est elle qui m'a appris le renforcement positif, car avec les calopsittes, les punissions ne font qu'empirer les choses.
Elle et moi avions une complicité étonnante. On ne se quittait que s'il n'y avait pas le choix et elle m'appelais dès qu'elle m'entendait par la fenêtre. Ca avait été un vrai délice que de partager sa vie. Et elle me manquera à l'infini.
Hélas, Pyria avait une très mauvaise habitude : elle adorait s'endormir sur le pied de nos chaises de bureau, ou à proximité. Comme si elle se sentait protégée à nos pieds. A force, nous avions pris l'habitude de toujours vérifier où elle se trouvait avant de se reculer de notre bureau. On avait l'habitude... Mais un jour, sa silhouette fut confondue ailleurs, et le drame arriva.
Le cri de sa douleur marquera sans doute à jamais les mémoires, et j'en pleurs rien qu'au souvenir.
A cette époque, nous ne connaissions pas non plus les vétérinaires NAC. Mais même avec ça, je doute que leurs compétences auraient pu faire quoi que ce soit de plus. Elle saignait tellement. Il a fallu l'anesthésier pour la soigner correctement, pour recouvrir sa plaie. Elle nous a été rendue, mais elle n'a tenue que la Nuit. Au lendemain matin, elle est morte dans mes mains, sous les éclats de mon coeur.
Il m'avait fallu presque une semaine avant de pouvoir nettoyer son sang qui avait séché à l'endroit du drame, et je crois que le deuil n'est toujours pas terminé. Mais suite à son départ si brutal, nous nous sommes fait une promesse : à jamais nous nous battrons pour qu'elle survive dans les mémoires et qu'elle soit le symbole de notre combat pour nos animaux.
On se reverra un jour, ma belle Pyria !
3 commentaires:
C'est un magnifique témoignage et je trouve que c'est très courageux d'écrire toutes ces paroles et de décrire sa mort.
Ton témoignage m'a beaucoup touché.
Tu as vécu une réelle tragédie dont nul n'aimerait avoir à connaître.
Par accident j'ai ébouillanté une de mes octodons lors d'une inhalation et cela m'a rendu dingue. Par chance, seul le dessous de ses pattes avaient été touchés mais je m'en suis voulue énormément.
C'est vraiment minime par rapport à ce qui t'es arrivée alors je n'ose imaginer ta peine.
Je n'avais jamais lu cet article car, à cette époque, je n'avais pas encore eu la chance de t'avoir pour amie.
Mais je suis très touchée par ce que tu as écrit, c'est émouvant, triste, poignant.
Je comprens ce que tu as du éprouver, quelle tristesse tu as du ressentir, quel chagrin, quelle culpabilité.
Malheureusement, les accidents arrivent, cela en était un qui aurait pu arriver à n'importe qui.
Aujourd'hui, tu respectes en tout cas ta promesse, ton besoin, ton désir de tant donner aux animaux : tu es pour moi la bonté, la joie, l'altruisme et la pureté incarnées.
Tu es la meilleure amie que je n'ai jamais eu et j'en suis très fière et honorée (|).
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